Questions et Réponses
Questions et Réponses
La Standard pour une Mine Artisanale et à Petite Echelle Raisonnée vis-à-vis des Forêts.
Un secteur minier raisonné vis-à-vis des forêts : qu’est-ce-que c’est ?
Une exploitation minière raisonnée vis-à-vis des forêts
- reconnaît et comprend sa dépendance et ses impacts sur les valeurs forestières, dans le contexte d’autres utilisations des terres (par exemple, l’agriculture, la foresterie, la pêche, la fourniture d’eau potable, etc. ),
- cherche activement à réduire les pertes ou les dommages causés par ces utilisations,
- et dans certains cas, à promouvoir un gain net pour elles.
La Banque mondiale a conçu MAPE-RF dans le cadre de son initiative pour des mines raisonnées vis-à-vis du climat, qui a été lancée en mai 2019. Le sujet devient de plus en plus urgent et gagne heureusement en pertinence politique.
Pourquoi le standard a-t-il été créée ?
La déforestation et la dégradation des forêts sont la deuxième cause principale du réchauffement de la planète. La disparition des forêts appauvrit la biodiversité, perturbe les services écosystémiques et compromet le respect des droits humains. La COP26 a réussi à générer un regain d’énergie et à canaliser des capitaux vers des fonds destinés à protéger les forêts. D’autre part, la présence de l’industrie minière dans les forêts est significative et en augmentation, aggravée par le prix élevé de l’or, le changement climatique qui pousse de plus en plus de personnes vers l’exploitation minière artisanale, et la pression politique et économique pour atteindre une transition verte et équitable, qui dépend d’un accès abordable aux matières premières critiques (par exemple le nickel, l’aluminium, le fer) dont beaucoup de gisements se trouvent dans les paysages forestiers. Il est impératif que MAPE-RF soit mis en œuvre à toutes les échelles de l’exploitation minière.
Comment fonctionne le standard ?
Le standard complémentaire MAPE-RF se concentre exclusivement sur la durabilité environnementale liée aux forêts et au climat. Sa portée mondiale peut être appliquée dans les paysages de forêts, de bois et de savanes des zones boréales, tempérées, subtropicales et tropicales, partout où une EMAPE légitime est pratiquée. Toutefois, elle reste applicable à d’autres biomes hautement prioritaires, car de nombreux critères favoriseraient l’amélioration des résultats environnementaux dans les zones humides ou les prairies, par exemple. Le standard couvre tous les minéraux applicables à l’EMAPE.
Pour éviter de contribuer à la prolifération des standards, nous avons conçu une norme complémentaire libre qui évite la duplication des exigences de durabilité sociale, environnementale ou économique déjà fournies par les standards ou cadres EMAPE courants. Les organisations qui promeuvent les standards d’exploitation minière et d’approvisionnement responsables peuvent utiliser la norme complémentaire MAPE-RF comme ressource pour renforcer leurs exigences existantes en matière de forêts, de climat et de droits de humains, de préférence en utilisant un processus conforme à le code ISEAL. Les régulateurs peuvent utiliser le code complémentaire MAPE-RF comme une ressource pour améliorer la bonne gouvernance des ressources minérales et forestières, et accroître la sensibilisation environnementale et la volonté politique parmi les mineurs EMAPE et leurs parties prenantes.
Comment le standard soutient-elle les parties prenantes hors EMAPE dans sa mise en œuvre ?
Les lignes directrices complémentaires de la section C du standard MAPE-RF comprennent des recommandations pour d’autres parties prenantes, telles que le gouvernement, la société civile, les industries en aval et les organisations de développement, qui sont au-delà du contrôle direct des entités de la MAPE, mais qui sont une condition préalable nécessaire pour que l’exploitation minière soit vraiment raisonnée vis-à-vis des forêts.
Les lignes directrices s’adressent à toute organisation dont les activités peuvent créer les conditions favorables qui rendent la réalisation du standard plus réalisable pour les entités et les communautés MAPE, étant donné que les mineurs ne sont pas les seuls responsables de la façon dont leurs impacts miniers sur la forêt devraient être gérés et aussi parce que la MAPE est souvent sous-capacitaire et manque de ressources.
Le standard MAPE-RF a-t-elle été testée ?
Dans le cadre de la création de le standard complémentaire, nous avons conçu des études de faisabilité et des feuilles de route pour la piloter sur des sites EMAPE dans cinq pays (Colombie, Pérou, Ghana, Burkina Faso et Liberia). Nous avons identifié des mécanismes de financement conventionnels et innovants, tels que le financement du carbone ou de la biodiversité.
Les parties prenantes nationales et locales ont été impliquées dans les évaluations des sites afin d’obtenir leur avis dès le début du processus et de garantir l’inclusion des opinions des parties prenantes prioritaires dans la conception de le standard. La MAPE-RF ne sera durable que lorsque les populations locales comprendront ses avantages et s’engageront dans sa réalisation.
Quel est le lien entre le standard MAPE-RF et les normes REDD+ et carbone ?
Une EMAPE raisonnée vis-à-vis des forêts est encadrée par le principe primordial visant à sauvegarder les valeurs des écosystèmes forestiers, y compris le stockage et la séquestration du carbone.
Afin d’obtenir un financement carbone pour produire des réductions/suppressions d’émissions à utiliser comme compensations ou pour attirer des paiements basés sur les résultats dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), une initiative EMAPE raisonnée vis-à-vis des forêts devrait se référer à une norme carbone/des exigences de programme gouvernemental. Le cas échéant, la norme contient des critères qui visent explicitement à se conformer aux normes carbone/programmes gouvernementaux.
Cependant, le standard complémentaire MAPE-RF prend également en compte la possibilité que certaines initiatives d’EMAPE raisonnée vis-à-vis des forêts ne souhaitent pas ou n’ont pas besoin de recourir au financement carbone, et/ou qu’il peut y avoir des circonstances où une initiative d’EMAPE raisonnée vis-à-vis de la forêt ne créerait pas de bénéfice carbone par rapport à la ligne de base. La conformité aux exigences liées au financement carbone est donc facultative.
Le standard a été publiée - quelle est la suite ?
La conception et la publication du standard complémentaire ne sont que les premières étapes de ce parcours. Étant donné que la majorité de l’EMAPE dans les forêts se focalise sur l’or, soutenir son adoption et sa mise en œuvre par les mineurs d’or EMAPE et les régulateurs est la plus haute priorité.
En tant que consortium, Levin Sources, ARM et FFI ont conçu un plan pour encourager l’adoption du standard complémentaire. Ce plan comprend l’élaboration d’une analyse de rentabilité pour les mineurs et les organismes de normalisation, la fourniture de modules de formation à la demande pour faciliter l’adoption par les utilisateurs, l’élaboration d’autres conseils en matière d’EMAPE à l’intention des gouvernements ayant des sites d’EMAPE sur leur territoire, la publication de bonnes pratiques pour la réhabilitation et la fermeture des sites d’EMAPE et la mise en œuvre pilote de la norme complémentaire en Colombie, au Pérou, au Ghana, au Burkina Faso et au Liberia.
À cette fin, le consortium recherche maintenant des financements supplémentaires pour ces initiatives ciblées et à fort impact qui pourront faire la différence entre une exploitation minière qui reste le deuxième plus grand moteur de la déforestation et donc du changement climatique, et une industrie qui peut cohabiter avec succès avec les écosystèmes forestiers.